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2013-02-27T20:39:00+01:00

lytta basset

Publié par sulamite -

 

 

 

Professeure

de théologie 

protestante en Suisse,

Lytta Basset est considérée

comme l’une des grandes figures

de la pensée chrétienne

contemporaine

extrait d'une

intervew

parue

dans  

Nouvelles Clés

magazine de développement

personnel et de

spiritualité

°°

 

 

 N.C. :

Vous êtes fascinée

par la figure du Christ.

Quel visage a-t-il pour

vous ?


 

     Dans

 la tradition

où je suis née, celui

qui me fait connaître Dieu,

c’est le Christ. Depuis ma relation

avec lui est celle d’un compagnonnage,

d’une réelle proximité.Quoi qu’il

arrive, les choses ne sont

jamais longtemps

désespérantes

car il

marche

devant et

m’ouvre la voie.

C’est une boussole

extraordinaire. Ce qui prime,

c’est de suivre son sillage, de (ré)entendre :

« Viens, suis-moi », de revenir à la

relation avec lui, au

compagnonnage.

Échec

 

Lytta-Basset.jpg

 

ou

réussite

redeviennent

alors toujours secondaires.

Le suivre relativise tout ce que l’on vit.

N.C. : Vous parlez inlassablement

du « mal subi ». Chacun porte-t-il

une antique blessure ?

L.B. : Il n’y a pas

de vie

sans

souffrance.

La blessure peut

être intégrée au fur et à

mesure comme faisant partie

de la vie, grâce à un entourage aimant

et à l’écoute.Le plus souvent, cela

se passe autrement… Ce qui n’a

pas été intégré continue

à faire mal. Et un jour,

on commence à

dysfonctionner 

C’est là un

symptôme

à

écouter.

Je reçois un

courrier monumental,

avec des confessions inimaginables

. Ma règle d’or est de ne jamais me fier

aux apparences.Bien sûr, certains

feront « comme si » jusqu’à

leur dernier souffle,

et c’est leur corps

qui

« trinquera »…

En fait, souvent, lorsque

les gens craignent de soulever le

couvercle de leur passé, c’est qu’ils n’ont pas

encore rencontré la personne à qui faire

confiance. Qu’attendent les chrétiens

pour faire envie et inspirer

confiance ?

N.C. :

Vous avez écrit

« Sainte colère ». Est-elle

nécessaire ? Le mal subi vous met en colère ?

L.B. : Pendant longtemps, je n’ai pas eu

accès à ma colère, car j’étais trop

détruite pour cela. Quand

la blessure est ancienne,

le temps de

colère

est

incontournable.

Aujourd’hui, j’ai évacué

toutes mes vieilles colères refoulées

et je peux me permettre de consacrer moins

de temps à l’état colérique.

C’est une perte de

temps :

on

doit

attendre

qu’elle refroidisse pour

passer à une lutte efficace contre

l’inadmissible. Là est le véritable enjeu.

Je rassemble désormais mon énergie pour

parvenir plus vite à l’étape suivante…

Pour autant, je ne reste pas

impassible devant

le mal subi.

Ainsi,

avec les personnes

qui me racontent leur histoire

et que j’accompagne, je m’aperçois que

ma colère est souvent plus forte que la leur.

Cela leur permet de prendre peu à peu

conscience qu’il y a, dans la façon

dont ils ont été ou sont

traités, une

anomalie.

La

révolte

qu’ils lisent

sur mon visage les

ouvre à quelque chose

qui sourd en eux.J’ai désormais

le mode d’emploi de la colère : quand

elle monte, je l’accueille. Je ne décolère

pas pendant des jours, je respecte

ce bouillonnement. Puis elle se

dégonfle comme une

baudruche ; je suis

alors prête à

agir.

 

 

N.C. :

Auriez-vous un

conseil essentiel à donner ?

L.B. : Dès que le regard se tourne

vers l’avant, on commence à entrevoir

que l’on peut faire quelque chose du malheur.

Il peut déboucher sur un partage qui va

créer du lien et aider les autres.

Il m’est apparu urgent

d’arrêter de

regarder

en

arrière

en recherchant

les causes du malheur :

l’issue n’était pas là. Les autres

et le tout Autre ne cessent de solliciter

en moi ce qui me tire en avant. Ma question

est donc désormais : pourquoi

suis-je là ? En vue de quoi ?

Vers quoi est-ce que je

marche ?

°°

 


 

 

 

 

commentaires

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