Chaque
fois que la
tente est dressée,
seul ou avec d’autres,
la lecture, la relecture sont
décalées grâce à ce qui a été
transformé lors de la lecture précédente
silencieusement ou même clandestinement.
Elles sont enrichies grâce la mémoire neuve
de ce qui a été recueilli entre deux étapes
dans la tente, que ce soit une rencontre,
une musique, un tableau ou un
drame. Et chaque étape dans
la tente ravive la sensibilité
aux échos, aux éclats
mêmes humbles
et modestes,
aux
lentes
métamorphoses
des profondeurs, aux
rêves à peine ébauchés, aux
paraboles du quotidien, jusqu’à
parfois se sentir frôlé d’éternité ou
saisi par la Parole qui est présence,
qui est appel à devenir et à vivre.Par sa
simplicité, par sa souplesse, par sa
capacité à être transformée et
transportée, la tente
conteste l’ordre
établi, qu’il
soit
celui
d’une société,
d’une religion, des
représentations de Dieu
ou de soi. En elle, ni sélection,
ni exclusion, ni place définitive
ou à gagner. La lecture des Écritures
offre un ferment de liberté, une impulsion
de joyeux iconoclasme, une dynamique
de critique affûtée. Elle entraîne dans
la découverte de ce qui est enfoui,
dissimulé ou oublié, en soi et
dans le monde, la
découverte
de ce
qui
est recouvert
de dogmes, de
répétitions, de défenses, de
soumissions et de
destins.
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