Andrée
Chedid imagine
dans son roman
La Femme de Job ,
que Job et sa femme s'opposaient
avec rudesse et vivacité. Mais aucun
désaccord n'aboutissait à la rupture.
Aucune querelle n'entama
leur estime ou leur
amour....
...On
y parle
de Dieu.
Ou plutôt des
Dieux, car le Dieu
de Job est bien différent
du Dieu de sa femme,
qui, « gardait, en
dépit de ces
réalités, le
goût
et
la
certitude
de l'espoir.
Délaissant
les psalmodies,
rétive aux génuflexions,
elle saluait à chaque aube
l'éveil de la lumière. Dieu en
était-il la source ? Un Dieu
insondable que les
vivants tentaient,
en vain, de
réduire.
...
Jusqu'à
ce que la
conception de
Job se rapproche
de celle de sa
femme, et
que
« ses
paroles
s'éparpillèrent,
chutèrent autour
de lui, comme des
écailles. Elles lui parurent
soudain illusoires et vaines.
de la cendre. Une lame de fond
le parcourut de la tête aux pieds.
Il eut l'impression que ses vêtements,
comme ses sentences, tombaient en
lambeaux. ». le moment où
« Dieu se défaisait de son
masque vengeur. Le
Dieu sans mesure,
plus vaste que
l'horizon ; le
Dieu
qui
disparaît
et renait dans
toutes les langues,
s'exprimait, enfin, d'une
autre voix. Ce Dieu infini qui
lange le ciel de nuées, qui borde et
maitrise l'océan, qui fait pousser le gazon
jusque dans les steppes, se dévoilait
soudain en mots attentifs. Ce
Dieu insaisissable, cible
des désirs et d'appels,
se mettait subitement
à l'écoute des
humains. »
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