Le
titre
donné à
ce passage,
" La femme adultère ",
peut paraître suspect. En
montrant ainsi du doigt la seule
femme, nos traducteurs ont
perpétué l'attitude des
scribes et des
pharisiens.
S'ils
avaient
choisi comme
titre " De l'adultère ",
on aurait pu entendre,
comme jésus essaie de le
faire comprendre à ses interlocuteurs,
qu'ici c'est l'acte qui est en cause
et non la personne qui l'a
commis. Faut il rappeler
aux traducteurs,
comme
aux
scribes
et aux pharisiens,
que pour être adultère
il faut être deux, un homme
et une femme ? Or, dans la scène
de l'évangile, l'homme, l'amant, l'amoureux
n'est pas là. Pas plus d'ailleurs que le
mari dont on ne parle jamais, alors
qu'il est (normalement) le
principal intéressé dans
l'affaire. Pourtant,
le texte revient
à deux reprises
sur le fait
que
la
femme
a été " surprise
en flagrant délit d'adultère ",
donc forcément dans les bras
de son amant.L'absence de ce
dernier est tellement criante
qu'il n'est pas interdit de
supposer que le mari
et lui sont parmi les
scribes et les
pharisiens
qui
vocifèrent.
Mais, plus
fondamentalement,
pour les scribes et les
pharisiens, seule la femme
peut être adultère. L'homme
est amoureux. La femme, elle,
n'aime pas. Elle est perverse, elle
détourne l'homme. Voilà bien un
signe du machisme des scribes
et des pharisiens, défenseurs
du système patriarcal,
mais aussi de celui
des traducteurs
du Nouveau
Testament.
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