Bien
tard je
t’ai aimée,
ô beauté si ancienne
et si nouvelle,bien tard je
t’ai aimée !Et voici que tu étais
au-dedans, et moi au-dehors et c’est là
que je te cherchais,et sur la grâce de ces
choses que tu as faites,pauvre disgracié, je me
ruais !Tu étais avec moi et je n’étais pas avec
toi ;elles me retenaient loin de toi, ces
choses qui pourtant,si elles
n’existaient pas en toi,
n’existeraient
pas !
Tu
as appelé,
tu as crié et tu
as brisé ma surdité ;
tu as brillé, tu as resplendi
et tu as dissipé ma cécité ;tu as
embaumé, j’ai respiré et haletant
j’aspire à toi ;j’ai goûté, et j’ai faim
et j’ai soif ;tu m’as touché et je me suis
enflammé pour ta paix.Quand j’aurai
adhéré à toi de tout moi-même,nulle
part il n’y aura pour moi douleur et
labeur,et vivante sera ma vie
toute pleine de toi.Mais
maintenant, puisque
tu allèges celui
que tu remplis,
n’étant pas
rempli
de
toi je
suis un
poids pour moi.
Il y a lutte entre mes
joies dignes de larmes
et les tristesses dignes de joie ;
et de quel côté se tient la victoire,
je ne sais.Il y a lutte entre mes
tristesses mauvaises et les
bonnes joies ;et de quel
côté se tient la
victoire, je ne
sais.
Ah !
Malheureux !
Seigneur, aie pitié
de moi.Ah ! malheureux !
voici mes blessures,je ne
les cache pas :tu es médecin,
je suis malade ;tu es miséricorde,
je suis misère.N’est-elle pas
une épreuve, la vie
humaine sur la
terre ? […]
Et
mon
espérance
est tout entière
uniquement dans la
grandeur immense de ta
miséricorde.Donne ce que tu
commandes et commande ce que tu
veux. […]Ô amour qui toujours
brûles et jamais ne t’éteins,
ô charité, mon Dieu,
embrase
moi !
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