La
foi qui
donne une
place centrale à
l’altérité nous met
en situation de reprendre
régulièrement à nouveaux frais
les questions essentielles de notre
existence, et de ne jamais tenir pour
définitives les réponses d’autrefois. Cela ne
signifie pas qu’il faut constamment offrir
de nouvelles réponses aux questions
qui nous sont posées, mais qu’il
ne faut jamais inscrire dans
le marbre des réponses
qui méritent toujours
d’être repensées
en tenant
compte
des
nouveaux
contextes, des
nouveaux moyens à
notre disposition et de
l’expérience acquise au fil des
siècles.Quand fatigués, peut-être,
de remettre constamment notre ouvrage
sur le métier, nous nous laissons aller à la raison
du plus fort ou du plus nombreux, prêtons
un instant l’oreille, au moins un instant,
et entendons que l’on frappe à notre
porte. C’est l’Amen qui frappe
à la porte de notre
existence pour
entrer chez
nous,
pour
communier
avec nous et
nous avec lui. « Amen »,
c’est le nom de Dieu en Esaïe 65/16,
que la traduction grecque LXX a rendu
par alètinon, ce qui signifie « ce qui est vrai ».
De même, quand Jésus dit « amen, amen, légo umin »,
souvent traduit par « en vérité, en vérité, je vous le dis ».
Plus que la vérité, c’est l’exigence de vérité, le désir
de vérité, ce qui permettra d’atteindre un
niveau supérieur de vérité.Notons que
la vérité ne vient pas nous
frapper directement ;
elle ne s’impose
pas à nous
de
manière
brutale : elle
frappe à notre porte
et il nous appartient de
lui faire bon accueil – ou non.
Dieu n’est pas ce qui nous corrige
en nous frappant, mais en s’invitant à
notre table, ce qui est considérablement différent.
Dieu frappe à notre porte pour entrer dans
notre existence dans une relation positive.
Cela nous indique le caractère
effectivement étrange de la
vérité qui se présente
sous les traits d’un
étranger qui
vient
à
nous et
avec lequel nous
allons nous nourrir.
La vérité n’est pas en nous
de toute éternité ; nous n’avons pas
la science infuse. La vérité se découvre
dans le dialogue avec l’altérité. La
vérité n’est pas là : elle
vient, et nous pouvons
lui faire bon
accueil
J Woody
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