Or,
une discussion
survint entre eux pour savoir
qui, parmi eux, était le plus grand.
Jésus, qui connaissait la pensée de leur
cœur, prit un petit enfant, le plaça près de lui
et leur dit : Quiconque reçoit en mon
nom ce petit enfant, me reçoit
moi-même ; et quiconque
me reçoit, reçoit celui
qui m'a envoyé.
Car celui
qui
est le plus
petit parmi vous
tous, c'est celui-là
qui est
grand.
Lc 9 :46
Le
texte
commence
avec cette question
des disciples pour savoir
lequel d’entre eux est le plus grand.
Jésus répond que le plus grand est celui qui
est le plus petit. Cela ressemble à un paradoxe
mais c’est en réalité tout simple. Ce qui
fait notre grandeur c’est ce qui fait
la grandeur d’un enfant. Nous
savons bien ce qui fait
la valeur d’un
enfant pour
nous :
c’est
d’abord
l’amour que lui
portent ses parents et
ses frèreset sœurs, l’espérance
qu’ils placent en lui.
la valeur d’un
enfant,
c’est
qu’il a la vie
devant lui et qu’il est
doué d’une croissance naturelle,
et qu’il a sa soif d’apprendre ;mais la
valeur d’un enfant n’est ni dans sa force
ni dans son savoir ni dans son intelligence,
comparée à celle des adultes. Et le fait de
grandir et éventuellement d’être
aimé est un cadeau.
Jésus nous
propose
ainsi
une conception
de notre grandeur
qui bouleverse un principe de
fonctionnement très profond :la compétition
Selon Jésus, nous n’avons rien à faire
pour mériter notre grandeur, elle
est juste à accueillir, comme
on accueille un
enfant.
De
nombreuses
personnes ont
une théologie du Dieu
tout puissant, immuable, faisant
vivre et mourir qui il veut, sélectionnant
tantôt selon son arbitraire, tantôt au mérite avec
une justice tirée au cordeau. Dieu est alors « le plus grand »
car il est dominant. Cette théologie profite au
clergé qui hérite d’une part de cette
domination sur les autres.
Elle induit une façon
de comprendre
et de
chercher
à construire sa
propre dignité, en se
mesurant aux autres, et en
essayant de les surpasser. Cette
conception de la dignité humaine ,
nous en héritons avec nos instincts.
Jésus nous propose de changer
pour la théologie de la
grandeur de
l’enfant.
Bien
des violences
sont enfantées par
la conception de la grandeur
dominante. Par exemple, quand un
homme mâle méprise les femmes,
il se voit alors dans les 50%
des humains les plus
grands.
s’il
méprise
les gens un peu
plus foncés ou un peu
plus clairs que lui, il peut
encore gagner 15 % dans sa propre
estime, il reste à mépriser ceux qui ont une
autre foi, un autre parti, et moins de sous…
Mais mon estime de moi-même
est alors basée sur la
comparaison
avec les
autres.
Si
quelqu’un
n'accepte pas une
de mes idées , cela ruine
d’un coup un bon pourcentage
d’estime de moi-même, sans compter que
celui qui a dominé mes idées m’a dominé, donc
humilié. Alors que dans la théologie de la
grandeur de l’enfant quand quelqu’un
me fait changer d’idée,
il m’a grandi.
Pour
celui qui
est sous la théologie
de la domination, si quelqu’un
vient remettre en cause cette conception
de la grandeur, tout s’écroule pour lui. On comprend
le mal qu’a eu Jésus à remettre en cause l’idée
d’un Dieu dominateur, en disant que Dieu
est amour qu’il aime même
ses ennemis, qu’il
considère de
toute
façon
chaque personne
comme son enfant bien aimé.
Et voilà même Jésus qui nous dit ici
que Dieu est le plus grand, mais pas comme
Zeus, mais plutôt comme un enfant que l’on
reçoit au nom du Christ, « le plus grand
des plus grand c’est le plus petit,
celui qui accueille un
enfant en son nom
accueille Dieu
lui-même ».
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