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2010-02-25T06:55:00+01:00

silence (1)

Publié par sulamite -


Je vous propose

ce matin de nous arrêter ensemble

sur le silence de Dieu dans notre vie

et parfois dans nos

communautés.

 

 

 

Mais avant de parler

du silence, que les choses soient très claires pour nous :

je crois et nous croyons tous, nous le confessons,

le christianisme est la religion de la Parole.

Je crois que Dieu parle en Jésus ;

par son Esprit, il nous parle.

Je crois que la Bible est la Parole de Dieu,

je crois que Dieu guide son peuple par sa Parole.

Nous écoutons la Parole et

nous la recevons.

 

 

 

Mais en même temps,

nous devons aussi admettre que,

tout aussi important, est le temps qui est donné

pour les silences de Dieu.

Ces silences sont présents dans la Bible,

dans la vie du peuple d'Israël, dans notre vie.

Parole et silence, non pas du tout

comme ombre et lumière, mais comme un pointillé-un espace,

un pointillé-un espace, tracent la ligne

de notre relation à Dieu.

En hébreu, la parole,

davar, signifie aussi

action.

 

 

 

Je pense à Siméon,

ce vieillard sur le parvis du Temple,

qui voit ce petit enfant de huit jours qui

ne sait pas encore parler

( « enfant » vient du latin infans

qui veut dire «sans parole » )

Et Siméon

reconnaît dans ce « sans parole »

la Parole de Dieu.

Que connaissons-nous en fait de la vie

de cet enfant, du « sans parole »

qui est la Parole de Dieu ?

En tout, guère plus de vingt et une journées.

C’est peu sur trente-trois ans !

Et encore, de ces vingt et une journées,

nous ne connaissons pas tout,

sauf peut-être, et encore,

pour les huit dernières.

 

 

Mais combien de

silences pour combien de paroles ?

Jésus «parlait», certes,

mais c’est parfois par ses silences qu’il

obligeait les gens à avancer.

Le silence se définit généralement

comme le fait de ne rien dire, de ne rien exprimer,

ou de ne rien écrire.

D’où l’amalgame trop rapide :

silence égale absence.

Sartre le disait :

Dieu se tait, donc il n’existe pas.

Lorsque nous témoignons,

nous sommes souvent confrontés

en premier lieu à cette question :

« Pourquoi Dieu reste-t-il

dans le silence ? »

 

 

Ce serait tellement

plus simple si Dieu faisait de temps en temps une

conférence de presse !

Il dirait : « Eh bien, voilà comment je vois

les problèmes au Kosovo, ou en Irlande, voilà comment

je vois les problèmes économiques

dans telle région, je vais vous expliquer... »

(Remarquez, Dieu ne le fait pas,

mais on trouve toujours quelqu'un

pour le faire à sa place !)

Pourquoi tant d’injustice ?

Pourquoi Dieu garde-t-il le silence ?

Face à ces questions,

nous essayons d’éviter notre conflit intérieur

en trouvant des raisonnements

de notre cru.

 

 

Mais quand on interroge la Bible

de plus près sur le silence,

il apparaît clairement trois grandes familles

de termes autour de ce mot.

Trois familles de mots en hébreu,

qui évoquent trois silences,

et que nous devons bien situer

dans notre combat intérieur face

aux silences de Dieu.

 

 

 

 

La première famille

du mot silence

concerne particulièrement,

avant la venue de Jésus, le silence lié à la mort.

Avant la venue de Jésus,

la mort est présentée comme un lieu de silence.

Le séjour des morts est un lieu de silence

. Le Shéol,

voyez le Psaume 6 par exemple,

c’est le lieu du silence.

Beaucoup d’images sont données ici :

descendre au séjour des morts,

c’est descendre dans un lieu de silence. 

Descendre vers le rien, le néant.

Un lieu de silence

négatif.

 

 

Tout au long des siècles,

et aujourd’hui encore,

l’homme a inventé toutes sortes de subterfuges

pour tenter de remplir ce silence insupportable.

De la réincarnation en passant

par le Nouvel Age,

afin d'éviter la confrontation à ce silence

qui nous angoisse.

Silence existentiel peut-être ?

L’homme en tout cas

invente beaucoup de bruits pour remplir ses silences,

beaucoup de rites.

La même notion se trouve aussi dans le Psaume 22,

dans cette parole qui annonce prophétiquement

celle de Jésus sur la croix :

Mon Dieu, mon Dieu !

pourquoi m’as-tu abandonné

et t’éloignes-tu de moi sans me secourir,

sans écouter ma plainte — pourquoi ton silence ?

Mon Dieu, je crie et tu ne

réponds pas...

 

 

Pour nous

qui sommes chrétiens,

depuis que Jésus est venu, qu'il est mort et ressuscité,

ce lieu n’est plus un lieu de silence.

Il est désormais habité par la Parole de Dieu,

par Jésus lui-même.

Mourir, ce n’est plus pour moi descendre

dans un lieu de silence, c’est aller vers la Parole de Dieu.

C’est rencontrer Jésus.

 

 

Et nous pouvons dire :

nous savons où nous allons,

nous allons vers la maison du Père,

lieu habité par sa Parole.

Si ce silence était  angoissant

pour les hommes de l’Antiquité, pour le chrétien

c’est un problème qui est résolu.

Il n’y a plus de silence de Dieu dans l’au-delà.

Jésus habite ce lieu et m’attend.

J’espère que cela est clair pour chacun

d’entre nous, ce silence est habité

par le Seigneur.

 


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