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2010-11-10T07:58:00+01:00

Qohélet

Publié par sulamite -

 

       



      Un temps
      pour donner la vie,
      et un temps pour mourir ;
       
      un temps pour planter,
      et un temps pour arracher.
       
      Un temps pour tuer,
      et un temps pour guérir;
      un temps pour détruire et
      un temps pour construire.
      Un temps pour pleurer,
      et un temps pour rire ;
      un temps pour gémir,
      et un temps pour danser.

      Un temps pour jeter des pierres,
      et un temps pour les amasser ;

      un temps pour s’étreindre,
      et un temps pour s’abstenir.

      Un temps pour chercher,
      et un temps pour perdre ;
      un temps pour garder,
      et un temps pour jeter.


      Un temps pour déchirer,
      et un temps pour coudre ;

      un temps pour se taire,
      et un temps pour parler.

      Un temps pour aimer,
      et un temps pour ne pas aimer ;

      un temps pour la guerre,
      et un temps pour la paix.
      3, 2-9

          Ainsi va la vie,
      tendue entre des situations
      opposées qui ne s’excluent pas
      comme deux pôles extrêmes, mais qui se trouvent
      souvent réunies comme deux pôles
      qui s’attirent,
      tant dans
      la vie
      d’un individu
      que dans celle de tout
      groupe humain. Avec un  réalisme cru,
      Qohélet embrasse un bon nombre de situations
      qui affectent les personnes, comme naître
      et mourir, et d’activités reliées
      au travail, comme
      l’agriculture
      et la construction
      . Considérant l’énergie
      que les hommes investissent dans
      l’accomplissement de leurs tâches, Qohélet pose
      cette question cinglante :
      Quel profit
      le travailleur retire-t-il
      de toute la peine qu’il prend ?(3, 9)
      et il conclut comme dans un verdict :
      Ce qui est a déjà été,
      ce qui sera a déjà existé.
      Dieu recherchera ce qui
      a disparu(3, 15).


          On pourrait
      conclure au cynisme
      de Qohélet, au pire à un certain nihilisme.
      Notre philosophe n’envisage ni l’inutilité ni le
      néant de l’existence, mais il reconnaît les limites
      de ses efforts à en comprendre
      toute la signification.
      Le temps
      agit un peu comme
      un rocher qu’il faut escalader
      pour acquérir le regard qui permettra
      d’embrasser toutes les perspectives de la vie : Dieu a mis
      toute la durée du temps dans l’esprit de l’homme,
      mais celui-ci est incapable d’embrasser
      l’œuvre que Dieu a faite du
      début jusqu’à
      la fin(3, 11).


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