Le Psaume 148 : un hymne de louange
Lorsque
l’esprit d’adoration
habite celui qui prie, le trop plein
rejaillit sur la nature
. C’est la seule
explication possible de
l’originalité du psaume 148.
Plusieurs psaumes (ex. : Ps. 8)
s’adressent aux hommes pour qu’ils comprennent
le témoignage qui émane du monde
à la gloire de Dieu.
Mais alors
que ces psaumes en tirent
au nom des créatures muettes l’objet
d’une louange, ici pour la première fois, le psalmiste
s’adresse directement aux créatures
pour que d’elles-mêmes,
elles louent leur
créateur.
Le psalmiste
a fait école puisque,
dans le livre de Daniel, les jeunes gens
condamnés à la peine du feu chantent dans la fournaise
: O vous, froidure et ardeur, bénissez
le Seigneur!
(Dan 3, 67)
Le rapport
entre l’homme et la nature
reçoit un enrichissement du psaume 148.
La vision du monde prend le contre-pied
de deux visions du monde à rejeter
parce qu’à jamais inadéquates :
la conception mythologique
primitive selon laquelle
les forces naturelles dominent
l’homme qui, effrayé, essaie de les amadouer
en les invoquant et en leur offrant des sacrifices,
et la conception technocratique moderne
suivant laquelle c’est l’homme qui domine
la nature et froidement,
en dispose à
sa guise.
Le psaume 148
préconise plutôt une vision
du cosmos où l’homme et les autres créatures,
tant célestes que terrestres, sous le regard de Dieu,
vivent en interrelation mutuelle,
un peu comme des pairs dont
chacun se voit assigner
un rôle particulier.
Ainsi,
dans ce contexte
de compagnonnage et de
fraternité cosmique, l’homme ne possède
pas davantage le monopole de la prière
que celui de la vie et de l’existence
. Son seul rôle est un rôle
« invitatoire », qui
consiste
à incitere les créatures
pour que, par lui comme médiateur,
elles puissent remplir adéquatement
leur mission de louange
et de service
cultuel.
°°°
commentaires