La
main
est « l'outil «
privilégié dans l’appréhension,
la compréhension et la transformation
du monde dans lequel nous sommes.
Par nos mains, nous sommes en
lien avec tout ce qui
nous entoure :
elles sont
nos
outils
naturels même
si nous les prolongeons
ou les remplaçons par d’autres outils ;
elles participent à toutes nos
relations pour le
meilleur
ou le
pire,
spontanée
ou menteuse,
une main tendue,
une serre avide et cruelle,
un poing fermé. Dans chaque culture,
il existe des conventions régissant
les gestes des mains : gestes de
courtoisie ou gestes
malséants
à éviter.
Les
mains parlent,
aussi expressives que le visage ;
également, par leur forme, leur tension,
leurs rides, leur rythme, leur usure
elles parlent de nous. Elles
révèlent quelque
chose
de
nous,
parfois
à notre insu,
alors elles nous trahissent.
Finalement, il n’est pas étonnant
que de toutes les parties du
corps,ce soit la main
la plus souvent
citée
dans la Bible
, bien plus que le
visage, la bouche, la
tête, ou le
bras.
De plus,
un nombre
infiniment grand
de mains est caché, sous-entendu,
deviné derrière tous les mots,
particulièrement tous
les verbes
qui
impliquent
les gestes des mains
. Car ce sont bien les mains
qui mettent en actes les paroles
et donnent leurs formes aux pensées,
aux sentiments. Il faut des mains
pour donner et toucher,
pour rompre et pour
prendre,
pour
tenir et écrire,
livrer et tuer, pour planter
et construire, pour montrer et manger,
semer et moissonner, pour lier et
délier, il faut des mains
pour soigner et
pourbénir.
Tous
ces verbes
racontent une
histoire de mains, et à
travers eux, ce sont les mains
qui parlent, conjuguent, accordent,
déclinent notre être au monde.
C’est comme si l’humain se
tenait dans
ses
propres
mains,comme
si la main disait la totalité de
l’être indivisible,
intègre.
La main
est une métaphore
de l’être :
se
laver
les mains
de ce qui est fait,
avoir les mains vides ou pleines,
mettre la main sur quelqu’un ou tomber
entre ses mains, prêter main-forte, … toutes
ces expressions et bien d’autres, qui ne
sont pas seulement bibliques mais
si familières, condensent
bien des conditions
et des
circonstances
quotidiennes et universelles.
Tous les temps égrénés par l’Ecclésiaste
dans le troisième chapitre (“il y a un temps pour …”),
tous ces temps passent entre et par nos
mains qui leur donnent leur
consistance, leur
précision et leur
durée.
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