Le
mythe
des origines
pures
*
Ce
mythe
peut être utilisé
pour culpabiliser les
églises , annonçant que Dieu ne
peut rien faire car les chrétiens "ne sont pas dans
l'unité " : une manière simpliste d'expliquer
l'inefficacité de certains
"ministères" ?
(ce n'est pas
le "ministère " qui est un problème ,
c'est les membres de
l'église...)
Sans
approuver ni favoriser
les divisions(entendons nous bien ! )
il serait bon de reconnaître que
cette prétendue pureté
originelle est un
mythe
1Co 1:7
de sorte qu'il ne
vous manque aucun don,
dans l'attente où vous êtes de la manifestation
de notre Seigneur Jésus
Christ.
Paul
écrit cette lettre
à l'église de Corinthe ,
bien connue pour les divisions existant
en son sein , divisions que
Paul n'approuvera
aucunement !
Les
premières
communautés
chrétiennes du NT
coexistaient-elles dans l’unité ?
Les apôtres vivaient-ils en bonne intelligence
les uns avec les autres ? Les récits bibliques
nous poussent à questionner cet
idéal d’une perfection
originelle.
*
La
tentation du
pouvoir
*
La
question
d’obtenir une place
dominante ou de commander
est récurrente dans les évangiles.
En Marc 9,33-37, les disciples discutent
entre eux pour “savoir qui était le plus grand”.
Un petit enfant est alors pour Jésus
l’exemple de la vraie grandeur,
dans sa fragilité et son
humilité.
Puis
Marc 9,38-40
pose explicitement la
question de la coexistence de
communautés chrétiennes diversifiées,
voire d’électrons libres se réclamant
du Christ. La réponse
de Jésus est
claire :
aucun groupe
chrétien n’a le droit d’exclure,
“d’excommunier” un autre groupe pour
cause de non-appartenance à la même communauté
(«il ne suit pas avec nous»).
Ainsi, en
Jacques et Jean demandent
à Jésus de siéger aux meilleures places
dans sa gloire. Jésus, inversant les hiérarchies
politiques, les renvoie à sa propre condition
de serviteur offrant sa vie, et leur
demande d’adopter à leur
tour l’attitude du
service.
Ces
textes offrent
sans doute l’écho de conflits
de pouvoir existant à l’époque de l’écriture
des évangiles lorsque certains apôtres, ou leurs
successeurs cherchaient à établir la
prééminence de leur
communauté
sur les
autres.
*
Divergences
théologiques et conflits
culturels
*
Plusieurs
affrontements
sont connus au sein de
l’Église primitive : entre juifs de
Jérusalem et juifs hellénistes (Actes 6,1-7),
ou le schisme au sein de la communauté
johannique
1 Jean
Un troisième
conflit, celui entre les
communautés pauliniennes et
les communautés jérusalémites,
représentées par Pierre et Jacques frère
du Seigneur est évoqué par Paul dans
sa Lettre aux Galates
et Luc en donnera
une version
pacifiée en Actes 15.
La version de Galates 2montre
que le conflit fut violent et que Paul
se retrouva isolé face à Pierre, aux partisans
de Jacques et même à son allié Barnabas.
La divergence s’exprimait à
travers des pratiques
religieuses :
fallait-il
obliger les chrétiens
d’origine païenne à suivre les préceptes
du judaïsme, comme le faisaient les judéo-chrétiens ?
La réponse était “oui” pour Jacques
et “non” pour Paul.
Mais
derrière
ce différend doctrinal
apparaissaient d’autres questions :
y avait-il légitimement une prééminence
de ceux qui avaient initié le christianisme
(les judéo-chrétiens) sur les Grecs
(les pagano-chrétiens)
qui l’avaient reçu ?
L’élaboration
doctrinale
du christianisme
devait-elle se faire sur
la base de la répétition (le judaïsme
serait transplanté tel quel dans le christianisme)
ou sur la base de l’inculturation (le judaïsme
s’intègrerait en s’adaptant à une culture
tout autre)? L’histoire verra
triompher le parti de
Paul
avec une
refondation sur une base
universaliste .Néanmoins ce conflit
continue d’interpeller le croyant d’aujourd’hui,
car il met en évidence la tentation de domination
d’un groupe sur un autre , d'un individu
sur un ou des autres au
sein d’une même
communauté
°°°
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