En étant
assez spirituel,
je ne souffrirai pas et je
ne pécherai
pas.
Guy était découragé.
Il s'enfonçait chaque jour un peu plus
dans sa dépression, au point même qu'il commençait
à se demander s'il était vraiment chrétien.
Il prit davantage de temps pour l'étude de la Bible
et la prière, et se mit à écouter toutes les cassettes
contenant des messages sur des sujets
spirituels vivifiants.
Sa dépression empira.
Il en vint même à se demander si la vie valait
encore la peine d'être vécue. Ne sachant plus à qui s'adresser,
il fit appel à une aide
professionnelle.
« Je ne comprends pas, me dit-il.
J'ai étudié la Bible et me suis efforcé de lui obéir
du mieux possible. J'exerce ma foi. Je mémorise des passages
de l'Écriture. J'essaie de faire de bons choix.
J'ai eu le bonheur d'être instruit
par les plus grands enseignants de la Bible du monde.
Je suis cependant tellement déprimé que
je ne vis pas comme je devrais.
Que voulez-vous dire par
- "je ne comprends pas" ?
-
-
Pourquoi les choses que vous énumérez devraient-elles
-
vous protéger de la
dépression ?
-
Si un chrétien marche vraiment avec le Seigneur,
-
il ne devrait pas sombrer dans la dépression comme moi.
-
La dépression est toujours le résultat
d'une certaine faillite spirituelle.
-
Mais je ne vois pas où j'ai bien pu me tromper. »
Pourquoi un individu
bon ne souffrirait-il pas ?
Guy n'est pas seul à penser ainsi.
Beaucoup de chrétiens croient que s'ils mènent
une vie authentiquement spirituelle,
ils ne souffriront d'aucun trouble émotionnel
et parviendront même à éviter le péché.
S'ils font l'expérience de la douleur ou du péché,
ils en concluent qu'ils ont un problème
d'ordre spirituel.
Le postulat erroné
qui nourrit la pensée de ces chrétiens est :
« Si je suis assez spirituel, je ne souffrirai pas
et ne pécherai pas. »
Lorsque ces gens souffrent,
ils ne se l'expliquent pas. Ont-ils fauté ?
Dieu les a-t-il abandonnés ?
Doivent-ils agir autrement sur le plan spirituel
pour que la douleur s'en aille ?
Sont-ils punis pour avoir commis
un péché ?
Ceux qui vivent dans cet état d'esprit
ne voient que deux solutions :
se discipliner encore plus sur le plan spirituel,
ou renoncer totalement à
la vie spirituelle.
L'exemple de Job
Le personnage biblique de Job
est sans conteste le plus connu de tous ceux
qui sont passés par l'école de la souffrance.
Ses pertes furent inimaginables :
possessions volées ou détruites, serviteurs assassinés,
enfants écrasés sous les ruines d'une maison renversée
par un ouragan, et son propre corps couvert
d'ulcères atroces.
Tout comme Guy, Job se demanda
pourquoi cette avalanche de malheurs sur lui.
Comment un Dieu d'amour pouvait-il permettre
que ces maux frappent son serviteur ?
Bien qu'ayant mené une vie exemplaire,
il fut la proie de souffrances
indicibles.
Comme sa dépression s'aggravait,
Job n'avait plus qu'un souhait : mourir.
« Je souhaiterais l'étranglement,
oui, la mort plutôt que ces os ! »
Job 7.15
Ce héros de la foi ne faisait
pas l'expérience de ce que nous appellerions
une vie abondante.
Quand ses amis vinrent le consoler,
ils ne tardèrent pas à énoncer le faux postulat
indiqué en titre de ce chapitre.
Ta crainte de Dieu n’est-elle pas ton soutien ?
Ton espérance, n’est-ce pas l’intégrité de tes voies ?
Souviens-toi donc : quel est l’innocent qui a péri ?
Et où les hommes droits ont-ils disparu ?
4.6-7
Ils lui disent en somme
: « Si tu mènes une vie vraiment sainte,
tu seras préservé de la
souffrance. »
Dieu fausserait-il le droit ?
Le Tout-Puissant fausserait-il la justice ?
Si tes fils ont péché contre lui,
il les a livrés à leur crime.
Mais toi, si tu recherches Dieu,
si tu implores la grâce du Tout-Puissant,
si tu es sans reproche et droit,
certainement alors il veillera sur toi et rétablira
ta demeure qui abritera
ta justice.
8.3-6
L'accusation est à peine voilée :
Job, tu souffres à cause de ton péché.
Si tu étais vraiment bon, tu ne
souffrirais pas.
Pour toi, si tu diriges ton cœur
et si tu étends tes mains vers Dieu,
si tu éloignes l’injustice de ta main et
ne laisses pas demeurer l’iniquité sous tes tentes,
alors tu lèveras ton front sans tache,
tu seras ferme et sans crainte ; car tu oublieras ta peine,
tu t’en souviendras comme des eaux
qui se sont écoulées.
11.13-16
Job, si tu t'appuies entièrement
sur Dieu et si tu te tiens à distance du péché,
ta souffrance disparaîtra.
Accorde-toi donc avec Dieu,
et tu auras la paix ; par là, ce qui te reviendra sera bon.
Reçois de sa bouche instruction, et mets ses
paroles dans ton cœur.
22.21-22
Autrement dit :
Pour remédier à ta souffrance, abandonne-toi
à Dieu et étudie sa Parole.
Le message que Job reçut de ses amis est bien connu :
tu souffres parce que tu as fauté spirituellement.
Ressaisis-toi ; alors Dieu te bénira et te délivrera
de tes souffrances.
Parce que le message de ces amis
n'était ni biblique ni vrai, Dieu les rabroua :
« Ma colère est enflammée contre toi
et contre tes deux amis,
parce que vous n’avez point parlé de moi
avec droiture comme l’a fait mon
serviteur Job »
42.7
Pourtant, tous les jours,
des chrétiens sont certains de souffrir
parce qu'ils ont mal agi.
Et leurs amis ne leur sont pas d'un secours
plus efficace que ceux de Job,
quand ils disent :
« Vous feriez mieux d'être
plus spirituels. »
Au contraire,
Dieu annonce que nous ferons face au péché
et à la souffrance en nous,
chez les autres et dans le monde qui nous entoure,
même si nous pratiquons notre culte quotidien
et si nous allons à l'église deux fois le dimanche.
Le fait d'être chrétien ne nous met pas à l'abri
des difficultés et de
la souffrance.
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