L'
exemple
d’un dialogue
réussi se trouve
en contexte catholique
et français. Il s’agit de l’œuvre
artistique contemporaine réalisée
dans les années 1950 pour l’église
Notre-Dame de Toutes-Grâces
sur le plateau d’Assy,
en Haute-Savoie, à
l’instigation
d’Alain-
Marie Couturier.
Ce père dominicain,
lui-même artiste et grand
amateur d’art, était convaincu que
le dialogue entre l’art et le christianisme
ne pouvait être fécond que s’il partait
non de l’art chrétien traditionnel, ni
de l’art liturgique, dévoyé par
l’industrie saint-sulpicienne,
mais des plus grands
artistes de son
époque,
Le
plus
important
était qu’ils fassent
des œuvres d’art qui puissent
entrer en dialogue avec le christianisme.
C’est ainsi qu’il a su convaincre
quelques artistes, dont
beaucoup n’étaient
pas chrétiens,
comme
Léger,
Chagall,
Matisse, Braque,
Richier, Lurçat, Bazaine,
de réaliser une œuvre d’art pour
cette église. Les artistes qui avaient été sollicités
ayant été choisis pour leurs qualités artistiques
et non pour leur engagement religieux,
il s'engagea alors une querelle
dont certains firent un
scandale portant sur
« l'art sacré «
Germaine
Richier ne triche
pas avec la mort ni la
souffrance. Elle présente un Christ
défiguré, au corps ignominieusement
déformé par le supplice de la croix,
. L’Incarnation, ici, s’est faite
tragédie et l’on voit la
transposition
plastique
des
prophéties
d’Esaïe sur le
" serviteur souffrant "
qui préfigure le Christ : " Des
multitudes avaient été saisies
d’épouvante à sa vue, car il n’avait
plus figure humaine et son
apparence n’était plus
celle d’un homme "
Es, 52, 14
Cette
oeuvre fut ,
à l’époque condamnée
par les autorités ecclésiales…
des pétitions et des écrits virulents
prévenaient l'artiste "qu'on ne se moque
pas de Dieu " , et l'oeuvre fut retirée
de l'églse avant d’être
réhabilitée
...
L’église
est maintenant
connue dans le monde
entier, comme modèle d’une réalisation
contemporaine exemplaire,
accueillant le monde
de la foi et celui
de l’art.
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