Le
message
de l’Evangile est le message
de l’antipeur. De l’anti-angoisse. Car évangile
signifie « bonne nouvelle ».
Quelqu’un nous dit :
« N’ayez pas peur. Ne craignez point. »
Ce fut le premier message de l’ange à Zacharie,
à Marie, aux bergers :
« N’ayez pas
peur, car je vous apporte
l’évangile, la bonne nouvelle,
une grande joie pour tout le peuple :
aujourd’hui, il vous est né un Sauveur. »
C’est encore le message de Jésus à ses disciples,
dans l’épisode de la tempête apaisée :
« Pourquoi avez-vous
si peur, gens de
peu de foi ? »
Et c’est,
enfin, le message
de l’ange aux femmes
devant le tombeau vide, au
matin de Pâques :
« N’ayez
pas peur !
Vous cherchez
Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici.
Il est ressuscité ! » N’ayez pas peur !
Ne vivez plus dans la crainte !
Tel est donc l’un des
principaux messages
de l’Evangile.
Mais
la peur nous
vient de très loin.
Cette peur
avec laquelle nous
naissons, cette peur qui nous
accompagne toute notre vie
. Cette peur que nous
appelons angoisse
quand elle
se manifeste d’une
façon trop forte et permanente
. La peur de vivre. La peur de mourir.
La peur de l’avenir. Oui, la peur de Dieu,
le grand Autre, le grand Etranger. Personne n’a jamais
vu Dieu, dit l’auteur de la première épître de Jean
. C’est bien vrai. Mais c’est bien angoissant.
Car que nous veut ce Dieu
qui nous a fait naître
et qui un jour nous fait mourir ?
Qu’a-t-il contre nous ? Dieu n’est-il
pas hostile à
l’homme ?
Dès les
premiers âges de l’humanité
, l’homme a eu peur des forces obscures,
des menaces sur sa vie, peur des orages et du tonnerre,
peur de la mort et des revenants, peur de Dieu.
Alors il a voulu se concilier cet ennemi
mystérieux, et il a donc créé la
religion pour établir
ou rétablir
une relation avec ce
ou ces dieux menaçants.
Avec force sacrifices, prières,
supplications, gestes et rites pour amadouer
ce ou ces dieux, pour essayer
de les acheter.
En leur
fabriquant des statues
et en les plaçant dans un temple,
pour pouvoir, sous couvert de les honorer
et de les loger somptueusement, les emprisonner en réalité,
les domestiquer, les avoir sous la main.
La peur a créé la
religion.
Jésus
a apporté
un tout autre message,
un message antipeur. « Quand vous priez, dites :
“Notre Père qui es aux cieux, notre Abba, notre papa qui es aux cieux…” »
C’est aussi le verset 16 de Jean 3 :
« Dieu a tant aimé le monde,
qu’il a donné son Fils
unique,
afin que quiconque
croit en lui ne périsse pas,
mais qu’il ait la vie éternelle. »
« Dieu
est amour »,
dit la première épître de Jean.
Il n’est pas méchanceté. Il n’est pas colère.
Et c’est par cette présence constante en nous
de celui qui nous aime que nous pourrons
vaincre nos peurs
existentielles.
Celui
qui est aimé,
pardonné, n’a plus peur.
Il n’y a pas d’autre remède à la peur
que l’amour. Le verset le plus fort contre la peur
est sans doute ce verset 18 de 1 Jean 4 :
« Il n’y a pas de peur dans l’amour.
Mais
l’amour
parfait bannit la peur.
» J’aime Dieu parce qu’il est amour
. Il m’a aimé le premier. Quand la peur viendra
sourdement, sournoisement, me manger
le cœur, en pleine
nuit peut-être,
je prierai
mon Père en
l’appelant papa,
je prierai mon Dieu qui est amour, je prierai
Celui qui a pour moi un cœur de père et un cœur de mère,
un cœur de tendresse, une parole qui rassure,
une main qui caresse,
pour éloigner
tous les
démons de la peur
et, en tout cas, pour les vaincre,
même s’ils sont
toujours là.
Pour
vaincre
la peur de l’avenir,
la peur de la maladie,
la peur de la mort, nous entendons
la voix de l’Evangile, la voix de Jésus qui nous dit :
« N’ayez pas peur. N’ayez pas peur de Dieu.
Dieu est amour. L’amour
parfait bannit
la peur. »
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