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2009-09-27T07:22:00+02:00

silence

Publié par sulamite -


 

 

 

Leur appel

monta vers Dieu du fond

de la servitude.

Dieu entendit leur plainte :

Dieu se souvint de son alliance

avec Abraham, Isaac et Jacob.

Dieu se rendit

compte.



ce texte

pose la question cruciale

du silence de Dieu.

Non seulement Dieu se cache

mais Il se tait.

Cette question

du silence de Dieu suscite de

nombreuses réponses.



Tout d’abord le déni.

« Bien sûr que non

Dieu ne se tait pas,

moi je l’entends toujours »

Très bien, tant mieux pour vous.

Moi pas.

Et j’avoue que je me demande

à quel point entendre Dieu toujours,

ne jamais se heurter au

silence de Dieu,

ce n’est pas être dans

le mensonge.

Pas forcément le mensonge conscient :

il arrive que l’on se mente à soi-même

, que l’on se berce

d’illusions.



Autre forme du déni,

un peu plus subtile :

Dieu n’est pas silencieux,

c’est nous qui sommes sourds.

Cela arrive,

souvent même,

que nous ne sachions pas entendre

ni voir la présence de Dieu

auprès de nous,

que nous restions sourds à sa voix.

Mais ce n’est pas

toujours le cas.

Inutile de nous culpabiliser,

de régler notre sonotone.

La Bible nous le dit :

parfois c’est bien Dieu

qui se tait.



Après le déni,

viennent les explications

Si Dieu se tait,

c’est pour nous punir

Celle là est assez classique

et c’est vrai qu’il y a

de nombreux passages

dans la Bible

où Dieu se détourne de son peuple

parce que celui-ci s’est détourné de lui.

Mais ici, à aucun moment

il n’est dit que ‘esclavage du peuple

en Egypte n’est dû à

son péché.



Dernière explication,

très à la mode depuis un siècle ou deux,

Dieu se tait pour laisser

l’homme libre.

Celle-ci est devenue

tellement évidente qu’il n’est

peut-être même pas besoin

de la mentionner.



Le silence de Dieu

laisse une place à la parole humaine,

si Dieu se cache

c’est pour nous laisser libre

d’être nous-mêmes.

C’est si simple.

Inutile de détailler,

il suffit de le redire :

« c’est pour laisser l’homme libre

que Dieu se tait ».

Encore une fois

« c’est pour lui laisser sa liberté

que Dieu laisse son peuple dans l’esclavage

du pays d’Egypte »

Ah ! Là ça devient beaucoup

moins évident…



Pardonnez moi

cette ironie un peu provocatrice,

mais cette notion humaniste

du Dieu qui se retire pour

nous laisser libre

m’horripile tant elle est

à l’opposé du message biblique.

Dieu ne nous laisse pas libre

en se taisant,

il nous libère en parlant.

Le silence de Dieu,

son absence sont notre esclavage,

sa Parole et sa présence

sont notre liberté.

C’est tout l’enseignement de la Bible

de l’Exode aux évangiles.



Alors comment expliquer

ce silence de Dieu ?

Calvin ose une réponse

que j’aime bien intellectuellement parlant :

« Dieu se tait

pour pousser l’homme

à prier. »



Mais si j’aime bien

cette réponse,

si je ne puis qu’admirer

l’indéracinable foi de Calvin

en un Dieu qui contrôle tout

pour notre plus grand bien,

je dois bien avouer

que je ne parviens pas à une telle confiance.

Le silence de Dieu

face à la souffrance de l’homme

reste pour moi une blessure

et un mystère.



Comment réagir face à ce mystère ?

Je compte

trois grands types de réaction,

le reniement, la résignation

et le refus.



La réaction la plus courante,

c’est le renoncement

ou plutôt le reniement :

puisque Dieu se tait c’est

qu’il n’existe pas.

Il faut bien reconnaître

que le silence de Dieu donne un argument

de poids à l’athéisme et

à l’agnosticisme.

Ce silence incompréhensible

de la part d’un Dieu aimant et puissant

ne signifierait-il pas tout

simplement que ce Dieu

n’existe pas ?



Parmi les chrétiens,

on assiste souvent à une

autre réaction,

celle de la résignation ou du renoncement

. Dieu se tait

eh bien souffrons en silence,

nous aussi.

Qui sommes nous pour contester

la volonté du Très Haut ?

Cette réaction

est tout empreinte de respect

et de reconnaissance de la souveraineté

absolue de Dieu.

Pourtant, je la crois tout à fait

dépourvue de foi,

c'est-à-dire de confiance.

En effet, si cette résignation

est pleine d’une crainte respectueuse,

elle ne manifeste un manque

de confiance complet en

la promesse

de Dieu.


C’est pourquoi

je crois que la seule attitude

vraiment croyante

face au silence de Dieu,

celle qui est manifestée par Israël,

c’est le refus.

Non, Dieu n’a pas le droit

de se taire et face à son silence,

le croyant est celui qui crie,

qui prie son refus.



Mais au nom de quoi

protesterions-nous contre Dieu ?

Au nom de notre confort,

de notre volonté ?

Nous poserions nous

comme des magiciens au-dessus de Dieu,

le soumettant à nos désirs et à

notre vision des choses ?

Bien sûr que non.

Si nous pouvons refuser le silence

de Dieu c’est au nom de la confiance

que nous avons en lui,

au nom de

sa promesse.

 

En effet,

nous ne croyons pas seulement

en Dieu souverain

de la terre et du ciel,

nous croyons au Dieu de l’alliance,

au Dieu qui demeure dans le buisson,

au Dieu de Jésus

le Christ.



En effet,

c’est du milieu du buisson d’épine

que parle Dieu.

Pourquoi un buisson d’épine,

après tout ?

une flamme s’élevant de nulle part

ça aurait été largement

suffisant

pour attirer l’attention

de Moïse.

Certains rabbins

y ont vu l’affirmation que Dieu

est vraiment partout.

On peut même aller plus loin.

Le buisson d’épine m’évoque l’esclavage,

c’est du cœur d’une prison

que Dieu s’adresse à celui

à qui il va demander

de libérer son peuple.

Pourquoi au coeur d’une prison ?

Par solidarité étroite

avec son peuple qui souffre.

Dieu prit conscience

traduit la TOB,

mais l’hébreu dit Dieu connut,

et on retrouve ce même verbe connaître

dans la bouche même

de Dieu :

« je connais ses souffrances ».

Or, vous le savez,

le verbe connaître désigne bien plus

qu’une simple connaissance

intellectuelle.

Connaître,

c’est le verbe qui désigne

notamment l’union conjugale,

une étroite solidarité,

une profonde compassion,

une communion.



On retrouve

cette idée dans la bouche de Jésus Christ,

« pas un moineau

ne tombe sans votre Père ».

On comprend souvent

cette phrase comme

« sans la volonté de votre Père ».

Mais l’affirmation

de Jésus va bien plus loin,

il nous révèle un Dieu

qui se rend solidaire de sa création

dans ses moindres aspects,

un Dieu qui tombe avec les moineaux.

C’est bien de ce Dieu-là

dont nous pouvons

refuser le silence.

 

Mon frère,

ma sœur quand le silence de Dieu

pèse sur ta vie,

quand tu es épuisé

à force de tendre l’oreille,

ne désespère pas de ta foi,

un peuple croyant a fait la

même expérience.

Humblement, refuse ce silence,

crie vers ce Dieu qui se tait

mais qui est là

au cœur de l’enchevêtrement de ta vie.

Crie pour que le Dieu

qui tombe avec les moineaux

te fasse sentir combien

il est à tes côtés

 

 


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