Au-delà du fait,
évident, que certaines émotions soient contagieuses
d'une personne à l'autre,
on en savait peu jusqu'ici sur l'impact, à long terme,
de l'entourage d'un individu sur son bonheur,
ainsi que sur le nombre et la proximité
des personnes "contaminées" par le
bonheur d'un tiers.
L'objectif des professeurs
qui ont mené cette étude auprès de 4 739 personnes
de 1983 à 2003,
dans une ville du Massachussets,
était donc d'évaluer si le bonheur pouvait se répandre,
à long terme, d'une personne à l'autre,
et dans l'ensemble d'un
groupe social.
Leur réponse est que
"les variations dans le niveau
de bonheur d'un individu peuvent se propager
par vagues à travers des groupes sociaux
et générer une large structure
au sein même d'un réseau
, créant ainsi des groupes de gens heureux
ou malheureux",
la proximité géographique
important aussi bien que la proximité sociale.
Par exemple,
la probabilité qu'une personne soit heureuse augmente
de 42 % si un ami qui vit à moins de 800 mètres
le devient lui-même.
Ce chiffre passe à 25 %
si l'ami vit à moins de 1,5 km,
et il continue de décliner à mesure que l'éloignement croît.
Et le bonheur d'un individu peut "irradier"
jusqu'à trois degrés de séparation,
c'est-à-dire que l'on peut rendre heureux,
l'ami de l'ami d'un ami.
"Les gens qui sont entourés par beaucoup
de gens heureux (...)
ont plus de chance d'être heureux dans le futur.
Les statistiques
montrent que ces groupes heureux
sont bien le résultat de la contagion du bonheur
et non seulement d'une tendance de ces individus
à se rapprocher d'individus similaires,"
précisent les chercheurs.
Les chances de bonheur augmentent de 8 %
en cas de cohabitation avec un conjoint heureux,
de 14 % si un proche parent heureux
vit dans le voisinage,
et même de 34 % en cas de voisins joyeux.
Ces recherches
"sont une raison supplémentaire de concevoir le bonheur,
comme la santé,
comme un phénomène collectif"
expliquent-ils.
Ce phénomène a cependant des limites :
ainsi la formule ne s'applique pas au bureau.
"Les collègues de travail
n'affectent pas le niveau de bonheur,
ce qui laisse penser que le contexte social
peut limiter la propagation d'états émotionnels",
selon l'étude.
. Dans leur introduction,
les chercheurs rappellent que le bonheur
est si essentiel à l'existence humaine que
l'Organisation mondiale de la santé le désigne
de plus en plus comme un composant à part entière
de l'état de santé.
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