Le sentiment
Le critère d’évaluation
pour la personne dont le sentiment
est la fonction dominante est :
est-ce que j’aime ou est-ce que je n’aime pas ?
Sa vie spirituelle aura toutes les caractéristiques
d’une relation affective.
Ce qui compte pour elle, c’est que Dieu est amour.
Elle est sensible à la belle louange,
a une vie spirituelle plutôt sentimentalisée
et veut surtout être « intime »
avec Jésus.
Elle n’a pas de peine à ressentir la vie de Dieu,
son amour, sa miséricorde, sa présence.
Elle aime les psaumes et l’Evangile
de Jean.
Sa vie de prière
est de type affectueux, compatissant, enthousiaste.
Son désir d’intimité avec le Seigneur,
sa sensibilité en font un chrétien plutôt mystique,
surtout s’il est introverti.
S’il est extraverti,
il peut se culpabiliser de ne pas être un bon chrétien,
assez à l’écoute de Dieu car il s’exprime
plus que ce qu’il écoute.
Ce tempérament présente une faiblesse :
la subjectivité,
qui peut conduire à un manque
de rigueur logique,
des excès de considérations personnelles
et une difficulté à prendre du recul.
Ce genre de chrétien risque d’être trop à l’écoute
de ses sentiments et confond
parfois son ressenti avec l’Esprit.
De plus, il ne comprend pas toujours
ceux qui sont dans la fonction pensée
car il trouve
qu’ils réfléchissent trop
Mais cette faiblesse
peut aussi représenter une réelle force
et le subjectivisme de sa foi et de son écoute
devenir un formidable enrichissement pour
sa vie spirituelle.
Ces personnes apportent alors un sens des valeurs,
une compréhension des personnes avec de l’écoute,
de l’empathie et une grande fidélité
à l’éthique et à ses valeurs.
°
La sensation
perçoit l’information
au moyen des cinq sens.
Pour le chrétien ayant la sensation
comme fonction dominante,
Dieu est immédiat.
Il n’a pas de peine à parler à Dieu,
il aime les prières informelles,
il lui parle comme un ami,
avec beaucoup de spontanéité.
Il remercie pour ce qu’il voit, ce qu’il a.
Il est très stimulé par les choses extérieures,
par exemple il sera sensible à un coucher du soleil,
une lumière du printemps
qui l’inciteront à louer le Seigneur.
Les méthodes
et une discipline de prière lui coûtent.
Mais il a le sens ancré du devoir.
Il aime ses habitudes,
ce qui peut l’amener à une certaine
rigidité rituelle.
Les prières formelles lui semblent absurdes
voire suspectes de mort spirituelle.
Le danger de ce tempérament est d’être trop
dans l’immédiat et non dans la continuité.
Il a du mal à se concentrer.
Il n’aime pas le structuré, et risque
d’être inconstant.
Puisqu’il vit dans le présent,
comme un enfant,
il dépend beaucoup du milieu ambiant
et peut connaître facilement des hauts et des bas.
Par exemple,
s’il a un conflit le dimanche matin,
son culte est gâché.
Le risque par conséquent est
que son tempérament devienne un frein
au changement et qu’il procède à une
exacerbation
des détails.
S’il est extraverti,
il a de la peine à témoigner
car il est à l’écoute de sa propre perception
et non de celle de l’autre.
S’il est introverti,
sa vie de louange se vit par à-coups,
avec des fluctuations permanentes.
En revanche ce tempérament représente
une force par son incroyable disposition
pour la prière spontanée.
°
L’intuition
La personne ayant l’intuition
comme fonction principale privilégie
« le sixième sens ».
Elle voit au-delà des apparences,
elle est visionnaire, anticipe et suit
son inspiration.
Elle a tendance à être pionnière,
innovatrice car elle lance des idées et des actions.
Elle voit les possibilités
d’une personne ou d’une situation au-delà
de ce qui existe déjà.
Elle est attirée par l’inconnu,
par la nouveauté, elle s’intéresse au futur,
elle est curieuse.
Elle aime le changement et la variété.
En revanche, elle a peu d’intérêt pour le présent
qui l’ennuie et des instructions
par étapes la rebutent.
Les projets l’enthousiasment,
elle est l’étincelle qui allume le feu.
Si elle est introvertie,
elle aura tendance à devenir mystique.
Si elle est extravertie,
c’est un télévangéliste !
Le danger de ce tempérament
est d’être trop la tête dans les nuages,
de ne plus avoir les pieds sur terre
car elle préfère l’abstraction, la contemplation.
Du coup, elle trouve difficile
de prier pour le quotidien,
les nécessités immédiates de l’église locale
car elle trouve que c’est un manque de foi,
de souffle.
Elle méprise l’intendance
et a des difficultés pour passer à l’action.
Elle fuit les méthodes,
les trucs, elle est naturelle.
Ses discours sont abstraits voire fumeux.
Elle peut aussi apparaître inconstante,
irréaliste.
Le danger réel est de confondre
son enthousiasme naturel avec la foi chrétienne,
l’œuvre de l’Esprit de Dieu.
Elle peut même alors tomber dans une
fausse spiritualité
car elle voyage dans son âme.
En fait, ces personnes ont presque,
à l’extrême, un Dieu intériorisé.
Or la pensée positive n’est pas
la foi chrétienne.
La personne dont l’intuition
est la fonction dominante a besoin
qu’on le ramène dans le concret
de l’ici et maintenant de la foi chrétienne.
Mais canalisé,
ce tempérament apporte de nombreuses choses.
En effet, la force de cette personne
est sa spiritualité spontanée
. Elle entre très vite en présence de Dieu,
contrairement au tempérament
pensée à qui il faut une liturgie.
La personne de type intuition
apporte la capacité de vision à long terme,
le sens du global, l’imagination,
la compréhension des relations,
et surtout,
la sensibilité innée aux choses
spirituelles.
J Poujol
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