C'est la petite fille de la photo.
Kim Phuc.
Elle a neuf ans le 8 juin 1972 quand son village au sud-Vietnam, est bombardé.
Brulée par le napalm, elle s'élance sur la route, hurlant de peur et de douleur.
Toute l'horreur de la guerre va jaillir de la photo cueillie par le photographe Nick Ut de l'agence AP.
Publiée partout dans le monde, cette image a contribué à arrêter la guerre.
Kim Phuc a aujourd'hui 38 ans et vit au Canada avec son mari et ses enfants.
Si son corps porte encore les marques visibles et invisibles du napalm, elle a décidé, un jour, de pardonner.
Kim Phuc a exprimé son pardon lors d'une cérémonie commémorative dela guerre du Vietnam, à Washington,

Votre corps et votre âme ont été détruits. Pourtant vous avez pardonné. Qu'est-ce qui est arrivé ?
J'ai été élevée traditionnellement dans la foi du Cao Dai, qui peut s'expliquer par un mélange de confucianisme, de taoïsme, de bouddhisme et de christianisme. Je priais beaucoup.
Je passais mon temps à lire sur les religions. Mais personne ne pouvait atténuer
ma souffrance
Je doutais : Dieu, s'il existe, peut-il m'aider ?
Un jour, à Saigon, un ami m'a invité à l'église. J'étais comme un être affamé qui a besoin de manger pour trouver la paix. Mais j'arrivais difficilement à accepter une nouvelle foi.
L'église de Saigon fut détruite quelque temps après par le gouvernement. Le pasteur est parti. Seule, j'ai laissé grandir le sentiment de pardon dans mon coeur jusqu'à ressentir une grande paix intérieure. Mais ce n'est pas quelque chose qui est arrivé du jour au lendemain. Ce n'est pas facile de parvenir à aimer ses ennemis. J'aurais pu réagir par la haine, par la revanche, ça aurait été "normal". Mais j'ai choisi de pardonner.
Ça prend du temps.
Elle est aujourd'hui
Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO,
commentaires