« Être libre,
c'est faire tout ce que je veux,
quand je le veux, où je le veux et
comme je le veux! »
. Qui n'a déjà entendu cette définition
de la liberté lancée d'un ton péremptoire et revendicateur
par un adolescent en quête d'indépendance?
Mais a-t-il vraiment réfléchi à ce
que cela voulait dire?
Car si la liberté,
c'est « faire tout ce que je veux »
et que mon voisin a la même liberté que moi,
est-ce que cela signifie aussi qu'il peut faire ce qu'il veut chez moi?
Qu'il a le droit de me voler ou de me violenter?
Nous avons besoin de limites! ...
Oui, mais lesquelles?
Ou plus précisément, lesquelles vont garantir
ma liberté et les quelles vont au
contraire la restreindre?
En y réfléchissant bien,
nous constaterons que le sentiment de liberté
n'est pas tellement lié à l'absence
de règles…mais
plutôt
à leur
compréhension
et leur "intériorisation "
,
à leur
acceptation
Ainsi, si l'imagination ou la musique
nous donnent facilement l'impression d'être libre,
l'école ou le travail, quant à eux, sont reconnus comme restrictifs,
pourtant par les connaissances ou l'argent qu'on y acquiert,
ces éléments garantissent notre
autonomie.
Plus troublant encore,
le sport nous donne un sentiment très fort de liberté,
pourtant c'est un domaine où les règles sont strictes
et clairement déterminées.
Que ce soit en équipe ou en solo,
tous les sports ont
leurs règles
Force-nous est
de constater que les règles ou les lois
sont nécessaires pour fixer un cadre à l'intérieur duquel
nous pourrons avoir le sentiment
d'être libres et en sécurité.
C'est bien cette idée qui est défendue dans le texte
d'Exode 20,1-17,
communément appelé « les dix commandements »
ou, plus littéralement, « les dix Paroles ».
Quand Dieu
a conduit les Hébreux dans le désert,
après les avoir libérés du joug de l'esclavage en Egypte,
Il voulait leur donner la chance d'être
un peuple libre et heureux!
Mais ceux-ci étaient un peu perdus :
avant d'arriver dans ce lieu,
ils étaient esclaves, c'est-à-dire… juste rien!
Les esclaves n'ont aucun droit,
aucune identité, aucune autonomie…
Alors pour que ce ramassis de pauvres hères anonyme
devienne un peuple à part entière,
Dieu leur donne un cadre,
un point de repère :
le décalogue.
Beaucoup considèrent (ou ont considéré)
ce texte comme un « empêcheur de tourner en rond »,
un moyen pour Dieu de contrôler
les êtres humains,
à l'origine de sa vindicte envers les hommes
: « attention, Dieu te voit!
Et si tu n'agis pas bien, il te punira! ».
Pourtant, dès les premiers mots du chapitre,
le ton est donné :
« Je suis le Seigneur ton Dieu,
qui t'a sorti de l'esclavage »
Exode 20,2
C'est tout au contraire l'image
d'un Dieu libérateur, qui est désignée ici!
Et c'est justement pour pouvoir vivre pleinement
cette liberté que le nouveau peuple de Dieu reçoit cette Parole!
Une Parole qui donne le « standard minimum »
pour vivre ensemble en bonne harmonie,
pour avoir une identité,
une référence commune,
pour pouvoir enfin devenir
« quelqu'un » et
s'épanouir.
N Henchoz
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