Il
y a
une phrase
de Pascal, qu’on
a trouvée dans son
mémorial, qu’il avait
cousu dans son pourpoint,
c’était une sorte d’extase ou
d’illumination qu’il a eue, qu’il a
datée - il a même donné le temps
exact où ça s’est passé, de 10 heures
à minuit. Ce mémorial de Pascal
se termine par une phrase
sublime, une phrase
qui donne ce
qu’elle dit,
c’est-à
-dire
qu’elle
donne une
joie très profonde
aux yeux de celui qui
la lit, dans les yeux et
dans le cœur. Elle dit ceci,
exactement : « Éternellement
en joie, pour un jour d’exercice
sur Terre. » Le seul fait
d’avoir éprouvé la
pointe du vivant
donne une
joie.
Et
pourtant,
savoir qu’on
est vivant, c’est
savoir qu’on va disparaître.
Mais paradoxalement, cette fleur
même de l’instant, cette haute
conscience brûlante de la
vie passagère est un
accès au plus
éternel et
donne
un
état paisible,
donne une paix
qui ensuite demeure
par-dessous tous
les accidents
de la vie.
C Bobin
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