Langue
de bois ou
parole en or ?
Chaque peuple
donne un nom et
une image à cette langue
qui n’est pas une langue de
vérité, mais une langue de
mensonge. Dans la Russie
tsariste, elle porte le nom
de « langue de drap »
. Pour les Chinois
, c’est la
« langue de plomb ».
Pour les Allemands, la
langue de bois est « en béton »
et pour les Espagnols en
« caoutchouc »
« Si
quelqu’un
vient me voir, il
parle à vide »
Ps 41, 7
C’est
ainsi
qu’un malade
évoque le visiteur
censé être venu pour
le réconforter. Le terme
traduit ici par « à vide », shawé’,
renvoie à des propos que l’on dit
sans être présent à ce que l’on dit ;
on parle pour parler. Dans le
domaine gestuel, on trouve
cette semonce que Dieu
adresse aux fidèles
du temple :
Cessez
d’apporter une
offrande shawé’ »
Es 1,
13
L’oblation
est bel et bien
acheminée selon
les rites prévus ; pourtant
le donateur ne se donne pas
lui-même lorsqu’il présente son
don. Un article du Décalogue interdit
d’invoquer le nom du Seigneur
« de sorte que cela
devienne shawé’ »
Ex 20, 7 ;Ps 41, 7
il est défendu,
non pas
de
faire
mention
du nom divin,
mais d’y avoir recours
pour conférer un poids à
une parole qui n’en avait pas.
Le terme shawé’ pourrait
ainsi être une des portes
d’entrée pour aborder
la question de la
langue de bois
dans la
Bible.
Même si
cette expression
ne s’est développée
que depuis les années 1970
elle a sa pertinence quand on
enquête sur le discernement que
propose la Bible entre parole
vraie et parole fausse, entre
le Verbe et la verbosité.
Quand la Bible
utilise ce
terme,
elle l’assortit
des annonces
trompeuses des
manipulateurs. C’est
l’anti-parole par excellence :
le discernement n’est
jamais fini, en
marche les
lecteurs !
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