Quand
vous rencontrerez
la veuve de Naïm,vous-mêmes,
dites : que ferez-vous ?
Quand vous
croiserez
ce
visage
bouleversé
et ce cortège de tristesse
et de pleurs,
dites :
que ferez-vous ?
Déjà vous regarderez ;
Vous ne détournerez pas les yeux,
Pas même pour vous protéger
De la souffrance qui
rôde partout.
Vous
vous approcherez :
vous vous efforcerez
de diminuer la distance,
car, il y a toujours une distance effrayante
entre celui qui souffre et celui qui ne souffre pas.
La distance des mots qui ne parviennent pas
à rendre compte de ce que l’on sent.
La distance,la différence
entre celui qui
a encore
ceux
qu’il aime
et celui qui ne les a plus.
Comment franchir un pareil abîme
de différence ?Si vous rencontrez
la veuve de Naïm,vous
écouterez :vous
écouterez
sans
préparer
de réponse.
On ne répond pas
à la mort par des réponses.
On répond à la mort par la vie
de son propre coeur ;par une présence
attentive et respectueuse.
Vous ne direz pas :
« Ca va passer ».
Vous savez
bien
que ça
ne passera pas.
Quand vous rencontrez
la veuve de Naïm,acceptez l’angoisse
qui vous étreint, elle est déjà une
forme de tendresse.
Acceptez de ne
pas savoir
faire
mieux que
ceux qui
l’accompagnaient.
« Ils
l’accompagnaient ».
C’est déjà
tout
un programme
de vie, d’accompagner.
Quand vous rencontrerez
la veuve de Naïm, si vous êtes croyants,
ne lui dites pas tout de suite Dieu ;
mais parlez à Dieu de
cette douleur.
Il ouvrira
en
vous des
chemins de
parole ou de silence
qui vous conduiront le plus près
possible de cette souffrance.
« Et Jésus toucha le cercueil ».
Si vous rencontrez…
Quand
vous
rencontrerez
la veuve de Naïm,
faites ce que je vous dis,
et croyez que, par ces seules choses,
vous aurez déjà occupé sur la terre,
la place de l’amour
véritable.
Sœur
Myriam,
diaconesse de
Reuilly
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