Jésus ne manque
pas d'ambitionquand il désigne ses disciples comme la lumière du monde
ou la lampe que l'on place sur le lampadaire pour éclairer
les gens de la maison.
Dans ces deux cas, la lumière de la lampe désigne l'Évangile,
demeuré caché pour un temps mais rayonnant désormais
sur l'ensemble de l'humanité depuis la résurrection de Jésus.
Par contre, dans Matthieu 5 : 14-16
ce sont les disciples qui deviennent la lampe qui brille dans la maison commune de l'humanité, ajoutant même
qu'ils sont la lumière du monde.
Jésus fait un honneur considérable à ses disciples en affirmant
qu'ils sont la lumière du monde.
Telle était en effet la définition que l'on donnait à la Loi de Moïse:
Proverbes 6, 23
« Car le précepte est une lampe et l;'enseignement une lumière. »
Psaume 119, 105
« Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière
pour mon sentier. »
Même Israël, au retour de l'exil, purifié dans sa foi, était considéré comme la lumière des nations parce qu'il possédait la Loi et qu'il resplendissait
ainsi de la gloire et de la
lumière de Dieu:
Isaïe 60, 3
« Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers
la clarté de ton lever. »
Mais voici que Jésus retire ce rôle attribué à la Loi,
à la nation et à la ville sainte pour l'attribuer à ses disciples.
Toutefois les disciples ne doivent pas en tirer orgueil,
puisque la lumière dont ils doivent illuminer le monde
a sa source en Jésus.
Lui seul éclaire le monde en révélant le salut que Dieu veut réaliser par lui: rassembler les membres de l'humanité en un seul peuple de Dieu.
De même qu'on ne place pas une lampe dans un réduit
ou qu'une ville située sur une montagne ne peut
se soustraireà la vue des gens,
les disciples n'ont pas le droit d'empêcher la lumière de l'Évangile
d'atteindre les hommes.
À la toute fin de l'évangile de Matthieu, Jésus ne les envoie-t-il pas annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations pour
Sans négliger l'annonce verbale, l'Évangile est aussi proclamé
par les actes.
C'est ainsi que les disciples brillent aux yeux de tous par
l'accomplissement de bonnes oeuvres.
De cette manière, ils rendront gloire à Dieu.
Quelles sont ces bonnes oeuvres?
Dans le judaïsme du temps de Jésus,
ces bonnes oeuvres sont l'aumône, et les actions charitables
comme l'aide aux pauvres, aux veuves et aux orphelins,
la visite des malades, le rachat des prisonniers,
l'ensevelissement des morts.
Ce sont là des gestes de miséricorde permettant aux croyants
d'imiter Dieu et d'être comblés de ses bénédictions.
Si l'on se réfère à la scène du jugement universel
Mt 25 : 31à 46
Jésus élargit cette notion des bonnes oeuvres en affirmant
qu'ils conduisent à la rencontre du Christ,
le frère de tous les malheureux
de la vie.
Les gestes posés avec humilité auront l'éclat de la lumière
la plus brillante, de sorte que les hommes y reconnaîtront
la gloire de Dieu.
Les gestes de miséricorde posés par les disciples
ont un poids inouï, car ils révèlent
l'amour même de Dieu.
Nous sommes ainsi dans le droit-fil de la parole
du prophète Isaïe:
« Partage ton pain avec celui qui a faim,
recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui
que tu verras sans vêtement,
ne te dérobe pas à ton semblable.
Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces
reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi,
et la gloire du Seigneur t'accompagnera (...).
Ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera
comme la lumière de midi. »
Isaïe 58, 7-8.10
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