3.3 Le christianisme,
c’est sortir, c’est du mouvement
[première période]
Si le Seigneur
utilise le symbole de vierges,
c’est parce qu’Il veut tout de suite
nous faire connaître une pensée de base du christianisme :
la séparation — la séparation du monde,
de tout ce qui ne Lui est pas conforme
. La racine du mot grec pour ‘vierges’
signifie ‘séparer’.
Les vrais chrétiens sont
séparés pour leur Seigneur,
séparés pour Dieu.
Le Seigneur Jésus
« s’est donné lui-même pour nos péchés
,en sorte qu’il nous retira du présent
siècle mauvais, selon la volonté de
notre Dieu et Père »
Gal 1:4
Le service
de l’apôtre Paul visait à
« présenter les Corinthiens au Christ comme
une vierge chaste »
2 Co 11:2
. Sommes-nous toujours conscients
de cette position ?
Les vierges prirent leurs lampes
. La lampe est une excellente image
du témoignage du chrétien.
Les chrétiens
sont appelés à être un témoignage
pour Christ dans ce monde.
Ils ont le privilège de luire
« comme des
luminaires dans le monde »
« au milieu d’une génération
tortue et perverse »
Phil 2:15
. En montrant
,dans leur vie et par leurs paroles,
qui est Christ, ils répandent une lumière spirituelle
et morale dans un monde de ténèbres
. N’est-ce pas un service élevé ?
Ne voulons-nous pas nous rappeler une nouvelle fois
ce service en entendant dire des vierges
qu’elles prirent leurs lampes ?
Équipées ainsi,
« elles sortirent à la rencontre de l’époux ».
Ceci est remarquable;
car nous y découvrons un caractère supplémentaire,
un troisième caractère du vrai christianisme :
La pensée de Dieu est que les chrétiens
ne restent pas là où ils étaient
au moment de leur
conversion
mais plutôt ils sortent,
ils quittent au sens religieux leurs
relations antérieures.
Le Juif cesse d’être un Juif,
le païen d’être un païen
« où il n’y a pas Grec et Juif … ;
mais où Christ est tout et en tous »
Col 3:11
Mais ils quittent
aussi leur position antérieure dans un autre sens
Ce qui avait pour eux de la valeur dans ce monde,
ils l’abandonnent pour l’amour du Seigneur,
pour aller à Sa rencontre —
pour avoir « une rencontre avec Lui »
Je ne parle pas ici de relations naturelles,
créées par Dieu, telles qu’elles existent
entre homme et femme,
ou parents et enfants.
En suivant le Seigneur,
il nous faut certes parfois les mettre au second plan
Mais je pense beaucoup plus au système du monde
qui tient l’homme captif
Celui qui est devenu croyant abandonne
volontiers ces liens anciens
qui n’ont plus d’importance pour lui
. Quand on va réellement
à la rencontre de « l’époux »,
ce n'est pas difficile.
On peut voir un bel exemple
de cette ‘sortie’ chez les croyants de Thessalonique.
Ils s’étaient
tournés des idoles vers Dieu,
pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour
attendre des cieux son Fils
1 The 1:9,10
Les chrétiens hébreux
durent aussi faire l’expérience qu’il était impossible
de rester dans le ‘camp’, le système religieux juif
, et de jouir en même temps
des bénédictions chrétiennes.
« Ainsi donc,
sortons vers lui hors du camp,
portant son opprobre ; car nous n’avons pas ici
de cité permanente, mais nous recherchons
celle qui est à venir »
Héb 13:13, 14
Bien-aimés,
sommes-nous également « en mouvement »,
abandonnant ce qui est ancien et allant
vers Celui qui vient ?
Une nouvelle différence
apparaît ici par rapport à
la position des Juifs croyants
des jours à venir :
Tandis que les chrétiens
sont appelés à « sortir » à la rencontre de l’époux,
le résidu juif n’a pas reçu cet appel
. Il reste dans les relations qui l’ont caractérisé jusque là
, et y attend la venue du messie
comme salut :
les versets 40 et 41 de Mt24
en parlent :
l’un (ou l’une) sera pris(e) (par le jugement)
et l’autre laissé(e) (pour le royaume).
En ce qui concerne l’époux,
il n’est pas difficile
d’y reconnaître une image du Seigneur Jésus.
Déjà au chapitre 22
le Seigneur Jésus avait comparé
le royaume des cieux à un roi qui fit des noces pour son fils
. Si Dieu veut faire des noces pour Son fils
on sait clairement qui est l’époux :
c’est le Seigneur Jésus Christ,
le Fils du Dieu vivant.
Ce qui est également frappant,
c’est que dans les deux paraboles
l’épouse n’apparaît pas.
Si j’en parle quand même maintenant un peu,
c’est parce qu’il nous arrive d’avoir
des idées fausses à son sujet en rapport
avec notre parabole.
S’agissant de l’épouse
, il ne nous faut pas penser ici à l’assemblée de Dieu.
Certes l’assemblée est l’épouse céleste
de Christ, la femme de l’Agneau
Apo 19:7 ; 21:2 ; 22:7
mais cette vérité n’est pas
encore révélée ici.
En méditant notre parabole,
nous ne devrions pas non plus laisser
de place à l’idée qu’au cours du déroulement
de la parabole, les vierges deviendraient elles-mêmes
à l’improviste l’épouse. C’est ce qui est le plus souvent exposé
la plupart du temps sans même qu’on
s’en rende compte ; mais ce
n’est pas juste.
3.4 Principes mélangés dans la chrétienté
« Et cinq
d’entre elles étaient
prudentes, et cinq folles.
Celles qui étaient
folles, en prenant leurs lampes,
ne prirent pas d’huile avec elles ;
mais les prudentes prirent
de l’huile dans leurs vaisseaux
[ou : réservoirs, récipients]
avec leurs lampes »
Mat 25:2-4
Il est intéressant de voir
comment le Seigneur Jésus présente les choses :
Parmi les dix vierges,
il y en avait cinq prudentes et cinq folles.
Le nombre cinq parle de la responsabilité humaine
. Son double, le nombre dix,
renforce encore cette pensée que nous trouvons
d’ailleurs déjà dans les
‘dix commandements’.
Par l’usage de ces nombres,
le Seigneur Jésus veut déjà indiquer
que le domaine chrétien a été confié
à la responsabilité
de l’homme.
C’est là la raison
pour laquelle Il utilise deux fois
le nombre cinq et non pas à cause de ce
que les deux groupes seraient
de même taille.
Mais quand
quelque chose est placé par Dieu sous la
responsabilité de l’homme,
c'est à l'homme d'en faire bon usage
(ou pas )
C’est ce que nous voyons ici :
Parmi celles qui représentent symboliquement la chrétienté,
il n’y en a que cinq de prudentes, les cinq
autres étant folles.
Quelle qu’en soit la signification
dans le détail — et nous allons nous en occuper tout de suite, —
nous en retenons une chose :
des principes mélangés règnent dans le domaine
du témoignage chrétien sur la terre,
et dans ce domaine on trouve côte à côte
des gens prudents et des fous.
On a le même tableau
dans la première et la troisième parabole.
À côté de l’esclave fidèle
et prudent, on trouve l’esclave méchant ;
et à côté des esclaves bons
et fidèles qui géraient fidèlement les biens de leur maître,
il y avait aussi l’esclave méchant
et paresseux qui cachait son talent dans la terre.
Le bien et le mal à côté l’un de l’autre,
c’est la caractéristique du royaume des cieux aujourd’hui,
c’est-à-dire la chrétienté.
Le Seigneur
avait déjà annoncé à l’avance
que cela se passerait ainsi en Matthieu 13.
Lui, le bon semeur sèmerait
la bonne semence, mais son adversaire sèmerait
aussitôt l’ivraie au milieu du froment.
Il serait bon et extrêmement utile
pour le discernement de ce qui se passe de nos jours
dans la chrétienté, si nous gardions fermement
ce fait dans nos cœurs,
et si en plus, nous tenions toujours compte
de ce que le royaume des cieux n’est pas la même chose
que l’assemblée de Dieu
Dans l’assemblée,
la discipline doit être exercée
« ôtez le
méchant du milieu
de vous-mêmes »,
1 Cor.5:13
,tandis qu’au contraire,
dans le royaume des cieux le principe suivant prévaut :
« Laissez-les
croître tous deux ensemble
jusqu’à la moisson »
Mat 13:30
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