Les quatre paramètres éthiques pour prendre de bonnes décisions
1. L’éthique de la loi
Que
dit la loi
(juridique, biblique…)
au sujet de la question que nous nous
posons ? Avec cet axe nous ne nous occupons
que de la loi (biblique ou de la société) sans
avoir à réfléchir de façon responsable.
Cet axe est essentiel à respecter
mais pas isolément des autres.
Si nous ne prenons en
compte que le
critère de la
loi pour
prendre une
décision, très vite
nous risquons de tomber
dans le légalisme, le pharisaïsme
intégriste.Ainsi, voler est réprouvé
par la loi, mais voler lorsque l’on meurt
de faim, est-ce toujours contre la loi ?
Pour prendre un exemple tiré de la
Bible, le roi David, un jour où il
avait faim, mangea des pains
consacrés que la loi
réservait pourtant
aux seuls prêtres.
1 S 21
Jésus
lui-même
guérit un malade
un jour de sabbat après
avoir déclaré : «Le sabbat a
été fait pour l’homme, et
non l’homme pour le
sabbat».
Mc 2.27
Si
nous
ne considérons
que cet angle, nous
agissons alors comme
un enfant pour qui tout
doit être blanc ou noir, bien
ou mal. À aucun moment nous
ne sommes responsabilisés, ni
ne grandissons par les choix que
nous devons faire et assumer.
En revanche, ne pas tenir
compte de cette
dimension,
c’est la
porte
ouverte
à la liberté
sans aucun frein
et à la seule loi du
profit personnel.
2. L’éthique des intentions
Ici
l’idée
est que
« la fin justifie
les moyens » et que
seule la motivation ou
l’intention comptent. Ce
concept a une grande place
dans la société actuelle. Or, une
bonne intention ne suffit pas à justifier
nos actes et nos choix. Par exemple,
par amour ou tolérance, qui sont
des bonnes motivations en
elles-mêmes, nous
faisons parfois
preuve d’une
grande
irresponsabilité,
comme si l’amour
excusait tout. Or l’amour
ne justifie pas tout.
L’éthique
chrétienne
par exemple,
ne repose pas
uniquement sur
l’amour qui tolère,
croit, supporte tout
mais aussi sur la justice
et le droit énoncés par la loi,
sur les situations et sur les
conséquences.Certes,
les motivations ont
leur place,mais de
pair avec les
autres
paramètres.
Si seule la motivation
compte, c’est l’anarchie,
l’effondrement de la vie
collective.
3. L’éthique des situations
C’est
une éthique
qui ne veut reconnaître
aucune règle permanente,
pour elle il n’y a que des situations
particulières dans le temps comme avec
les individus. La situation est analysée au
cas par cas.C’est l’opposé de l’éthique de la loi.
Il est vrai que les questions éthiques
actuelles sont des problèmes sur
lesquels ni les apôtres ni le
Christ ne s’expriment
directement.
Toutefois
l’éthique chrétienne
est diachronique, c’est-à-dire
qu’elle traverse l’histoire, elle n’est
pas influencée par elle. Il faut à la
fois comprendre l’enracinement culturel,
local et temporel du texte de la Bible
mais aussi en dégager la portée
historique du concept qui est
applicable, lui, ici et
maintenant.Ne
retenir que
cette
dimension
conduit à un
relativisme
dangereux.
4. L’éthique utilitariste
Il
s’agit
ici de ne
considérer que
les conséquences
d’un acte. L’utilité seule
est le critère de morale pour
juger une action, seuls comptent
les résultats. C’est un pragmatisme
moral considérant comme bon tout
ce qui réussit. C’est ainsi que
HEGEL a déclaré que
« l’Histoire seule
révèle la valeur
effective de
nos actes
selon le
rôle
qu’ils
ont joué
en accélérant
ou en ralentissant
l’Histoire ».Or nous
ne sommes pas en
droit de justifier n’importe
quel acte en avançant seulement
son résultat, sans tenir
compte des autres
paramètres.
Quand
nous devons
prendre une décision,
voici un cadre nous permettant
de réfléchir avant de décider. Ce
cadre ressemble à un carré dont chaque
côté est une vérité, l’ensemble formant un
tout indivisible.Nous avons la possibilité de
naviguer entre ces quatre paramètres,
des éléments constants dans la
prise de décision. Si nous
envisageons le
problème en
omettant
un
ou plusieurs
de ces quatre
angles, il se produit
très souvent une
distorsion.
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